Même si je suis un grand fan
de Survival Horror, je n'avais jamais vraiment considéré
Chaos Break avant maintenant. Une des raisons, c'est que
les critiques à son endroit ne sont pas très bonnes (!).
L'autre, c'est qu'il est la suite à Chaos Heat, un jeu
d'arcade ayant des similarités avec Resident Evil, mais
avec un gameplay centré sur l'action, alors je
m'attendais sensiblement à la même chose pour Chaos
Break. Or, à ma surprise, ce ne fut pas vraiment le cas.
Chaos Break est réellement un Survival Horror dans
lequel on a des munitions limitées et où il est parfois
mieux d'éviter les ennemis que de les tuer.
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Ici, Mituki se
charge d'un mutant avec ses deux fusils. Et non, il ne ressemble pas à Birkin dans Resident Evil
2, ce n'est que votre imagination. |
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Les deux personnages principaux de Chaos Heat font un
retour, soit Mituki et Rick Ryder. L'histoire est en
quelque sorte une suite à Chaos Heat car quelques
références sont faites aux événements de ce dernier. Nos héros se rendent par hélicoptère sur une
petite île isolée pour investiguer un laboratoire de
biochimie appartenant à la compagnie Fluxus. Évidemment,
l'endroit est infesté par des parasites et plein de
monstres mutants rodent les lieux. Les similarités avec
Resident Evil abondent; Mituki est le sosie de Jill
Valentine, l'écran-titre et l'intro sont très similaires,
et plusieurs monstres ainsi qu'idées sont empruntées
directement à Resident Evil.
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Rick n'a peut-être
pas deux fusils, mais celui qu'il possède est
puissant! Il a aussi commencé à prendre des
stéroïdes quelques années avant Chris Redfield
semble-t-il. |
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La première chose qu'on
remarque, c'est que les environnements sont complètement
modelés en 3D. Nos personnages ont un léger look manga /
anime à leur design et ils se contrôlent très bien avec
la croix directionnelle ou le bâton analogue (pas de
tank controls ici). Les décors 3D ne sont peut-être pas
aussi détaillés qu'un Dino Crisis ou Silent Hill, et on
peut parfois voir à travers les murs qui sont épais
comme une feuille de papier, mais la présentation est
tout de même belle et propre. C'est la même chose pour
les menus qui adoptent un style coloré et clair qui
colle bien à ce léger look manga / anime que le jeu
possède. La variété d'ennemis est acceptable, et ceux-ci
sont bien animés.
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... And for the
LAST TIME NO, I AM NOT JILL VALENTINE! |
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L'autre chose qu'on remarque,
c'est le doublage peu dynamique des acteurs. Mituki
sonne comme une annonceuse dans un aéroport, et Rick a
un ton de voix beaucoup trop macho pour son look de gogo-boy.
Quelquefois, un doublage est si mauvais qu'il est drôle
(Resident Evil et Tenchu: Stealth Assassins me viennent
en tête), mais ici, il est trop neutre pour
entrer dans cette prestigieuse catégorie. Les acteurs semblent se
contenter de lire leur texte sans trop d'émotions, ce
qui fait que c'est difficile de rire d'eux pour se
divertir, car ils n’essaient simplement pas assez. Mais
bon, comme mauvais doublage, il y a pire, il y a mieux.
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Le gameplay est légèrement
plus dynamique que la moyenne des Survival
Horror. |
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Sinon pour le reste, c'est la
bonne vieille recette d'un Survival Horror typique, mais
avec juste un tout petit soupçon d'action de plus qu'à
la normale, comme quoi le jeu n'a pas complètement renié
ses racines d'arcade. On fait son chemin à travers la
base en tuant les ennemis ou en évitant ceux qui ne
nous incommodent pas. On fouille les corps des personnes
décédées afin de trouver de l'information ou des objets
pour nous permettre d'avancer. On peut sauvegarder notre
partie depuis des ordinateurs dispersés dans la base.
Sur ces ordinateurs, on peut aussi y lire des courriels
contenant de l'information ou des indices, ainsi qu'y
entrer des mots de passe pour désactiver la sécurité
sur certaines portes.
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Qui sauvegarde
encore sur des machines à écrire? Bienvenu en l'an 2000 Resident Evil! |
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Nos personnages ne possèdent
qu'un fusil par défaut ainsi qu'une attaque corps à
corps et une esquive. Le fusil vise automatiquement
l'ennemi le plus proche. Les attaques physiques sont
utiles pour éliminer les ennemis moins menaçants comme
les petits parasites. On a
aussi accès à des "subweapons" comme des missiles à tête chercheuse (Search),
des décharges électriques (Spark),
des missiles explosifs (Napalm), et quelques autres. Ces subweapons sont passablement
limités et puissants, alors c'est bon de les conserver
pour les ennemis plus coriaces ou les boss. La variété
d'armes est plutôt limitée, mais ça fait le travail.
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Le gros vers géant
est un boss qu'on va revoir quelquefois au
cours de l'aventure. |
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Comme bien des jeux de ce
genre, Chaos Break contient quelques puzzles. Ceux-ci
sont relativement faciles et plutôt amusants. Un
requiert que vous résolviez un jeu de Sudoku et un autre
un mot croisé. Mais le truc que j'ai
trouvé vraiment cool, c'est d'avoir à performer une dissection
sur une créature en l'ouvrant et en retirant ses organes
à l'aide d'un scalpel.
Cette séquence était vraiment bien faite et j'avais
l'impression de réellement ouvrir une créature organique.
Une séquence classique quant à moi.
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La séquence de
dissection est un classique méconnu. |
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Personnellement, je vous
conseille de commencer avec Mituki, son aventure m'a
semblé progresser à un rythme plus naturel pour
découvrir la base. L'aventure de Rick commence à un
endroit différent de la base, mais prendra rapidement le
même chemin que celle à Mituki avec de légères variantes,
dont un boss de plus (qui était vraiment cool). Mais
techniquement, les deux aventures sont pratiquement
identiques. J'ai trouvé Rick moins intéressant comme
personnage, non seulement par son apparence et son ton
de voix, mais aussi, car on dirait qu'il boite en
marchant, alors que Mituki avance de façon plus fluide.
Juste une préférence personnelle j'imagine.
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Jouer avec les deux
personnages vaut la peine pour les petites
différences. Rick entre autres, y rencontre un
boss unique. |
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Le jeu est plutôt court et
pas tellement difficile si vous faites attention. Par
contre, si vous gaspillez vos munitions sans
gérer, vous pourriez être vraiment mal pris. La base est
passablement petite et l'on s'y retrouve facilement
après un certain temps malgré le peu de détails dans
certains corridors. Une carte claire est disponible dans
le menu. Une partie normale prend entre 1 heure 30 et 4
heures. Un rang nous est attribué à la fin en fonction
du nombre d'ennemis qu'on a tués, des personnes qu'on a
secourues, et du nombre de Data Disc qu'on a ramassé (il
y en a 50 en tout). Je n'ai pas l'impression que des
bonus sont disponibles, sauf peut-être si l'on atteint le
meilleur rang.
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Question de changer
de la routine, il faudra parfois escorter et protéger un
personnage. |
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Une chose que je trouve un
peu dommage, c'est que le jeu utilise du sang vert... Je
ne sais pas si c'est une forme de censure, mais ça
atténue quelque peu l'impact de certaines scènes. Comme
sur l'image juste au dessus, le vert qu'on voit sur le
plancher et les murs est censé être du sang... Au
début, je croyais que c'était des produits chimiques. Si
ça avait été rouge, j'aurais tout de suite compris que
quelque chose d'horrible s’était passé ici, et j'aurais
rapidement été sur mes gardes, créant un bien meilleur
sentiment de peur et d'intimidation. Le sang vert,
ça ne marche juste pas!
Avant de terminer, je dois
parler de certaines portes qu'on ne peut ouvrir qu'à des
heures spécifiques... Voyez-vous, il y a une horloge
dans le menu, celle-ci est pratiquement en temps réel...
Cette horloge sert à quelque chose, si l'on peut dire.
Il y a trois portes dans le jeu qui vont se débarrer
seulement qu'à des heures spécifiques. Une des portes se
débarre à 3 heures, l'autre à 9 heures, et l'autre à 18
heures. Ce qui veut dire que pour voir ce qui se trouve
de l'autre côté, vous devrez attendre pendant plusieurs
heures. Sérieusement, je trouve ça trop cool! Je n’ai
aucune idée de ce qui se trouve derrière ces portes au
moment d'écrire ces lignes, mais je me donne comme
mission de le partager avec vous quand je le saurais.
EDIT: c'est
fait, voir ici
pour les curieux.
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Je dois attendre 17
heures pour ouvrir cette porte? C'est mieux d'en valoir la peine! |
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Finalement, je suis content
de ne pas m'être arrêté aux critiques qui me disaient
presque d'éviter ce jeu comme la peste. Même s'il est
vrai que c'est un flagrant clone de Resident Evil et
qu'il n'a pas la grosse production léchée pour aller
avec, c'était un petit jeu fort appréciable avec lequel
j'ai passé un sapré bon moment. Je l'ai terminé trois
fois avec Mituki et une fois avec Rick au moment
d'écrire cette critique. Il ne fait absolument rien de
mal qui fasse en sorte qu'il soit injouable ou pas
recommandable aux fans de Survival Horror ou jeux
d'horreur en général, ne serait-ce que pour occuper un
week-end de belle façon.
P.S Le jeu n'est jamais sorti en
Amérique du Nord, alors le seul moyen d'y jouer en
anglais est d'importer la version PAL.
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