OverBlood est reconnu comme
étant le premier Survival Horror à se jouer dans des
environnements complètement modelés en 3D. Pour les
connaisseurs, c'est la suite spirituelle à Doctor
Hauzer sur 3DO, mais pas besoin d'avoir joué à ce
dernier pour l'apprécier. On incarne Raz Karcy, il se
réveille dans une capsule cryogénique et n'a aucun
souvenir de qui il est et où il se trouve. Il fait la
rencontre d'un petit robot nommé Pipo qui deviendra son
compagnon. C'est en explorant
la base qu'on découvrira lentement ce qui s'est passé
ainsi que les origines de Raz.
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Raz se réveille de
sa capsule cryogénique dans laquelle il était
condamné à passer l'éternité. |
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Avec toutes les mauvaises choses que j'ai entendues à
propos d'OverBlood, comme quoi les graphiques étaient
affreux, les contrôles étaient moches, le doublage était
atroce, ce n'est pas étonnant si j'ai mis autant de
temps avant d'y jouer! Mais je suis content de ne pas
m'être arrêté aux critiques pour me forger une opinion
sur ce jeu. Je dois être complètement fou ou n'avoir
aucun goût, car lorsque je l'ai mis dans ma console, je
n'ai pas été capable de le mettre de côté, le terminant
en deux séances. L'histoire et l'ambiance m'ont
totalement captivé. OverBlood, c'est un classique!
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Une salle de
contrôles, on se croirait dans Star Trek! |
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Jouer à OverBlood, c'est comme se retrouver dans un vieux film de
science-fiction des années 60 et 70 comme Planet of
the Apes. Notre personnage est barbu et simple
d'apparence, les vieux graphiques 3D donnent un
attrait «vintage» tel un vieux plateau de tournage, les dialogues ont
un ton sérieux et quelque peu «cheesy», et l'histoire est bonne et mystérieuse. Bref, c'est une
mine d'or si vous aimez le genre! Mais le jeu n'est pas
seulement bon que pour les "mauvaises" raisons, il
possède aussi beaucoup de qualités et des innovations
fort intéressantes pour l'époque.
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Il faudra faire
attention de ne pas tomber si on marche sur
ces plateformes sans rampe. |
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On peut sentir que
Riverhillsoft voulait profiter de l'aspect 3D afin de
créer un jeu techniquement plus avancé que Resident
Evil, qui était le principal compétiteur à l'époque. De
ce fait, même si notre personnage se contrôle comme un
tank et bouge de façon peu naturelle, on peut choisir
différents angles de caméra à la troisième personne, ou
carrément décider de jouer en première personne. On peut
aussi courir, sauter, se pencher, pousser des objets, se
battre à coups de poing ou avec un fusil... Sans oublier
la possibilité d'alterner entre deux personnages en
temps réel. Il faut applaudir toutes les innovations que
Riverhillsoft on implantés dans ce jeu.
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Une des rares
séquences vraiment centrées sur le platforming. |
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Par contre, toutes ses
innovations ne sont utilisées que de façon sporadique à
travers le jeu, et plusieurs n'ont pas été poussés à
leur plein potentiel. Au final, OverBlood demeure un jeu
très simple et linéaire dans lequel il y a peu ou
presque pas d'action. Le but principal ne consiste qu'à
explorer la base et apporter des objets d'un point à
l'autre pour avancer. Les combats et les séquences de
platforming sont scriptées ici et là pour changer de la
routine et ajouter un peu d'action. On n'a pas d'énergie
vitale proprement dite, sauf quand un combat survient.
Lorsqu'on meurt, c'est qu'on a activé quelque chose
qu'il ne fallait pas, on est tombé dans un trou, on a
perdu un combat, ou on n'a pas réagi à temps à une
sorte de "quick time event" qui causent des morts
subites lors de nos premières fois.
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Des "quick time
event" avant God of War! Sauf qu'ici, on ne vous
indique pas sur quel bouton peser, c'est à vous
d'appuyer sur celui qui vous semble le plus
logique! |
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En revanche, ce qui fait la
grande force d'OverBlood c'est son histoire et son
ambiance solitaire. Comme il n'y a pratiquement pas de
combats et d'ennemis, la base semble complètement
déserte et sans vie, créant un sentiment d'isolement
palpable qui est l'un des meilleurs que j'ai ressenti
dans un jeu. Peut-être que d'un point de vu "gameplay"
c'est difficilement acceptable pour la plupart des
critiques d'avoir un jeu aussi "vide", mais pour moi,
cette ambiance a valu le prix d'entrée. L'histoire est
aussi très bonne et m'a tenu intéressé du début à la
fin. J'avais hâte de savoir ce qui s'était passé à cet
endroit et qui était vraiment Raz.
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Les combats sont
simplets et les zombies sont tous identiques.
Les coups de poing sur la gueule sont très
efficaces dans la plupart des cas. |
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Le doublage était aussi pas
mal meilleur que je pensais. Sérieusement, à entendre
certaines personnes, le doublage est l'un des pires
jamais faits! D'accord il y a quelques lignes "over
dramatic" qui m'ont fait rire, et quelques scènes
semblaient un peu précipitées pour donner de la
substance au scénario, comme quand Raz dit qu'il
aimerait avoir des enfants... Mais pour le reste, le
doublage était plutôt bien j'ai trouvé. Le ton sérieux
et drabe collait bien avec l'ambiance du jeu. Un peu
comme le doublage du premier Resident Evil, je ne
l'échangerais pour rien d'autre.
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Dommage qu'on ne
puisse pas utiliser le fusil plus souvent.
Passer en mode première personne pour viser
était assez original. |
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C'est la même chose pour les
graphiques. Bien qu'ils soient clairement vieux et
quelque peu dépassés, il y a assez de détails dans la
plupart des environnements pour rendre le tout agréable
à celui qui sait apprécier. L'important parfois, ce
n'est pas tellement à quel point c'est beau, mais
comment c'est fait et ce que le tout dégage comme
impression. Dans ce cas-ci, l'aspect vieillot des
graphismes colle bien à l'ambiance du jeu. Les modèles
3D des personnages, surtout au niveau du visage, ne sont
pas mal du tout. Personnellement, j'ai trouvé que les
graphismes de ce jeu avaient leur charme.
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Les graphismes vont
de bons à passables, mais ici, ils sont
définitivement bons! |
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Côté difficulté, le jeu est
plutôt facile et prend moins de quatre heures. Une des
raisons, c'est qu'on peut sauvegarder n'importe quand,
alors même s'il y a quelques morts bêtes la première
fois, ce n'est pas si grave. La base est passablement
petite et c'est facile de s'y retrouver après quelques
minutes. Il m'est arrivé de ne pas savoir quoi faire
pour avancer, mais comme on ne tourne en rond que dans
une poignée de pièces, on finit par trouver la solution
qui n'est jamais bien loin. La solution n'est pas
toujours évidente, mais j'ai réussi à passer le jeu sans
aide. Il ne faut pas oublier qu'examiner des trucs comme
un divan ou une table en étant accroupi, nous permet de
fouiller en dessous...
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Je... dois...
atteindre ce... bouton pour... couper... le
vent! |
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Le plus gros défaut
d'OverBlood est sans doute sa rejouabilité. Une fois qu'on connait son histoire et ses intrigues, c'est un peu
moins excitant d'y rejouer à cause de la nature passive
du gameplay. Rien de vraiment excitant n'arrive une fois
qu'on sait quoi faire et où utiliser les objets. Il n'y
a pas de bonus non plus qui sont disponibles à la fin. Par contre, je me vois y revenir après un
certain temps, ne serait-ce que pour me sentir à nouveau
isolé dans cet endroit désert.
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Même si on est
souvent accompagné, l'ambiance solitaire est
toujours présente! |
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Même si OverBlood a plusieurs
petits problèmes, aucun n'est assez important pour nous
empêcher de l'apprécier. Même que souvent, ses défauts
font partie de son charme tellement ils ne sont pas
aggravants avec un peu d'acceptation. Même si
techniquement parlant il est vrai que ce n'est pas un
grand jeu, il a tous les éléments pour être un classique
culte qu'une minorité de joueurs vont être capables
d'apprécier.
P.S Malheureusement,
OverBlood 2 n'est qu'un ennuyant clone de Final Fantasy
VII
avec un mix de Tomb Raider et ne ressemble en rien à
l'original.
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