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Éditeur:
Eidos Interactive |
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Développeur:
Kronos Digital Entertainment |
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Le
concept intéressant et la belle présentation ne sont
pas assez pour faire pardonner un gameplay moyen basé
presque uniquement sur l'essai-erreur. |
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J'étais super excité à l'idée
de jouer à Fear Effect. Le jeu a une belle présentation
avec des personnages en cel-shading évoluant dans des
environnements fixes sous forme de FMV. L'histoire
mature et le côté cyberpunk à la Blade Runner d'une Chine futuriste me
plaisaient beaucoup. Le jeu a reçu de bonnes critiques
un peu partout alors je m'attendais à une bonne
expérience. Je suis généralement du type patient avec
mes jeux, je les termine deux ou trois fois, et je finis
souvent par accepter et passer par dessus leurs défauts.
Mais pour être honnête, au-delà de sa belle présentation
et de son style, j'ai trouvé Fear Effect beaucoup plus
laborieux qu'amusant.
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De gauche à droite;
Deke, Glas, et Hana sont nos héros dans Fear
Effect. En fait, "héros" n'est peut-être pas le
meilleur mot pour les décrire. |
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Vous incarnez un groupe de mercenaires composé de Hana,
Glas, et Deke, engagés pour retrouver Wee Ming, la fille
d'un puissant dirigeant chinois. Bien sûr, tout ne va
pas comme sur des roulettes et l'histoire prend toute
sorte de tournures inattendues qui mèneront nos héros du
Lam Building à un village de pêcheurs, un hôtel miteux,
et même en enfer. L'histoire est intéressante et
racontée avec style et m'a surpris plusieurs fois.
J'aime beaucoup les personnages qui sont tout sauf
typiques. Je veux dire, Hana, la "femme fatale" et
l'héroïne principale, est une ex-prostituée,
parlez-mois de t'ça! À cause de toutes les FMV, le jeu
s'étale sur quatre disques, même s'il est plutôt court.
Chaque disque peut être complété en moins de 40, 30, et
même 20 minutes lorsqu'on sait quoi faire.
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Lorsque la mire est
rouge, ça signifie qu'on peut surprendre l'ennemi d'un coup fatal,
ce qui semble apaiser le coeur de nos amis. |
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Fear Effect est un jeu d'action dans lequel on attaque à
l'aide de fusils. Au cours de la partie, on va alterner
fréquemment entre Hana, Glas, et Deke qui ont chacun
leur arsenal d'armes, mais se contrôlent sensiblement
pareil. Viser se fait de façon semi-automatique, c'est-à-dire
qu'on s'aligne dans la direction de notre cible, et le
jeu vise automatiquement. Une mire verte dans le haut de
l'écran signifie qu'on va atteindre notre cible. Un des
aspects intéressants, c'est l'intégration d'éléments
d'espionnage. À l'aide de la touche R2, on peut marcher
sur la pointe des pieds pour ne pas alerter les ennemis
et ainsi les surprendre d'un coup fatal avec le couteau
ou un fusil. Le couteau est plus silencieux et
n'alertera pas les ennemis environnants. La touche L2
est aussi très utile et permet de rouler au sol pour
éviter pratiquement toutes les attaques... s'en
est même un peu ridicule par moments.
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Hana n'a pas peur
de montrer un peu de "cel-shading skin" quand le
moment s'y prête. |
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Le titre Fear Effect fait référence à un concept
intéressant qu'on retrouve dans le jeu. Notre énergie
est un cardiogramme dans le coin supérieur gauche de
l'écran qui représente le niveau de peur de notre
personnage. Lorsque notre personnage a peur ou est
stressé, la couleur du cardiogramme faiblie. Lorsque
celle-ci est dans le rouge, notre personnage est en
danger. Le seul moyen de régénérer notre "énergie",
c'est de performer des actions qui vont "calmer" notre
personnage, comme résoudre un puzzle, ou aller dans des
endroits sécures. Malheureusement, ce système n'est
pas très bien implémenté et est plus intéressant sur
papier qu'en pratique. Soit l'énergie baisse trop vite,
soit on ne ressent pas vraiment l'élément de tension ou
de peur. Et le jeu nous régénère quand il le désire aux
endroits critiques, comme avant un boss par exemple,
alors on n'a jamais vraiment l'impression d'être en
contrôle de ce système qui fait un peu ce qu'il veut.
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J'aurais aimé voir
plus de séquences comme celle-ci sur un train
qui était vraiment spectaculaire et faisait une
bonne utilisation des FMV. Malheurement, c'était
vraiment court. |
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La première chose à laquelle il faut s'habituer, c'est
le système de sélection d'objets en temps réel qui n'est
pas intuitif. À l'aide des touches Cercle et Carré, on
fait défiler les objets qu'on possède et on appuie sur
Triangle pour utiliser l'objet sélectionné. C'est
quelque peu laborieux au départ, surtout lorsqu'on tente
de changer d'arme en plein milieu d'un combat alors que deux
ou trois ennemis nous tirent dessus. Probablement que ce
système avait pour but de créer un sentiment de stress
ou de panique au joueur lorsqu'il doit utiliser un objet
rapidement dans le feu de l'action. Mais le gameplay ne
complémente pas bien cet élément si tel était le cas.
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J'ai trouvé assez
comique cette séquence où il faut passer en
évitant de se faire voir par les cuisiniers en
FMV. |
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Et j'en viens au plus gros problème de Fear Effect,
celui qui m'a le plus enragé lors de ma première partie;
Le gameplay est composé presque uniquement
d'essais-erreurs. Après chaque petit bout de progrès
qu'on fait, on nous place dans une situation pas claire
où l'on va mourir sournoisement, encore et encore,
et encore,
et encore, et
encore...
jusqu'à ce qu'on trouve comment faire. Et la solution
n'est pas toujours intuitive ni logique. J'ai passé le
jeu entier à sauvegarder et recharger ma partie, au
point où je n'avais plus l'impression de m'amuser, mais
de "gosser" avec un gameplay qui n'a aucune base solide.
Ne me parlez pas de "difficulté élevée" quand celle-ci
ne tient qu'à des essais-erreurs constants.
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Le bout de
l'hélicoptère dont je vous parle dans le
paragraphe juste en bas. Ce n'est qu'un bout
parmi tant d'autres que j'ai trouvé moche. |
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Un bon exemple, c'est un boss
dans un hélicoptère qui nous tire dessus comme un malade.
De chaque côté se trouvent des murs derrière lesquels on
peut se couvrir. Or, même si j'étais clairement
derrière le mur, je recevais des projectiles quand même,
je ne sais pas s'ils venaient du gars dans l'hélicoptère
ou des supposés gars derrière moi qu'il est impossible
de voir, mais je crevais et crevais et crevais... La
meilleure tactique que j'ai trouvée a été de me placer à
découvert, directement dans sa ligne de tir, et je l'ai
tué facilement. C'est moche quelque chose de rare! Il y
a surement une façon plus élégante de le faire, mais je
ne l'ai pas trouvée, car ce n'était pas clair.
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Un autre bout où
j'ai ragé solide! Il y a un gars sous le lit
avec une mitraillette, et il faut le tirer quand
il sort la tête, sans toucher à la pu... fille
sur le lit. |
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Un autre problème survient au
niveau des combats et de la navigation. Il est souvent
impossible de tirer sur les ennemis lorsqu'ils sont hors
écran. Par exemple, on peut avoir trois ennemis qui nous
tirent dessus, mais si on se déplace pour faire changer
l'angle de caméra, les ennemis cessent de nous attaquer
et on ne peut pas les attaquer non plus, pourtant, ils
ne sont qu'à quelques mètres — voir centimètres,
seulement l'angle de caméra nous sépare. On ne contrôle
pas non plus exactement où l'on tire, le jeu est semi-automatique,
ce qui créer parfois des frustrations.
Il y a aussi quelques puzzles qui ne sont vraiment pas
évidents. En fait, les puzzles sont assez cools, mais la
plupart auraient nécessité un petit indice de plus pour
nous donner un point de départ. Il y a un puzzle par
contre où le jeu ne semble donner aucun indice, et qu'on
finit par résoudre avec devinez quoi... essai-erreur.
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Les choses
deviennent vraiment bizarres vers la fin... |
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Une fois qu'on connaît le jeu,
il est plus agréable, car on ne recommence pas autant de
fois certaines séquences et on peut se concentrer à
apprécier l'histoire et la présentation. Mais même en
rejouant, je n'ai pas trouvé le gameplay assez
satisfaisant pour me donner envie d'y revenir souvent.
On nous fait repasser souvent aux mêmes endroits, sans
doute pour économiser de l'espace sur les disques.
Plusieurs environnements sont simplets et ne profitent
pas assez du concept des FMV afin de créer des décors
spectaculaires ou du moins mémorables. Et la mécanique
comme les combats, l'espionnage, les fusillades, sans
être mauvais, rien n'est vraiment satisfaisant.
Peut-être que je suis un cas
rare à ne pas avoir aimé Fear Effect plus que ça. J'ai
trouvé qu'en dessous de sa belle présentation et son
beau style, se trouvait un gameplay bien ordinaire avec
plein de petits trucs irritants. Peut-être qu'un jour,
je remettrais ce jeu dans ma console pour me rendre
compte à quel point je m'étais trompé, mais pour le
moment, je me vois bien mal lui mettre au-dessus de 7
sur 10. L'histoire et les graphismes c'est bien beau,
mais j'aurais aimé avoir un meilleur jeu pour aller
avec. Essayez-le par contre, car c'est loin d'être un
jeu moche qui ne mérite pas qu'on s'y attarde, et il se
peut que vous l'aimiez beaucoup plus que moi.
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