Duke Nukem: Time to Kill

Éditeur: GT Interactive
Développeur:  n-Space
Année: 30 Septembre 1998
Genre: Platformer 3D / Action
Nombre de joueurs: 1
Même s'il emprunte largement à Tomb Raider, Time to Kill contient tous les éléments qui font la force d'un bon Duke Nukem.

Duke Nukem a fait ses modestes débuts comme un platformer 2D au début des années 90 avec Duke Nukem 1 et 2. Mais c'est vraiment avec la sortie de Duke Nukem 3D en 1996 que la série s'est fait connaitre. Ce jeu est devenu une icône des First Person Shooters, principalement grâce à son protagoniste macho et bourré aux stéroïdes. Encore aujourd'hui, lorsqu'on pense à Duke Nukem, on pense à un jeu qui se joue à la première personne. Mais en 1998, la série prend un tournant différent alors que la compagnie n-Space est chargé du développement de Duke Nukem: Time to Kill, un jeu qui devait "tuer le temps" avant la sortie repoussée de Duke Nukem Forever. Cette fois, le jeu se joue à la troisième personne dans des environnements 3D.
 

Lorsque Duke n'est pas en train de sauver le monde, il aime bien passer le temps dans un petit club sympathique appellé le Bootylicious Strip Club.


Il est évident que le jeu reprend largement la même mécanique que Tomb Raider, mais avec des contrôles un peu moins gracieux. Duke se manie sensiblement comme Lara, il peut s'accrocher aux plateformes, sauter, nager sous l'eau, faire un 180° rapide, marcher prudemment pour ne pas tomber des plateformes... Il attaque en visant automatiquement les ennemis les plus proches, mais il peut aussi passer en mode "viser" pour être plus précis. Ceux qui ont déjà joué à Tomb Raider se familiariseront plus rapidement avec les contrôles. D'ailleurs, étant un grand fan de Tomb Raider, j'aime bien ajuster les contrôles pour qu'ils soient exactement comme dans ce dernier. Le jeu ne cache pas du tout sa source d'inspiration, Duke arbore fièrement un petit sac à dos et Lara Croft est subtilement référencée, de façon humoristique.

 

Ces égouts sont infestés de cochons et de lézards, quelque chose d'étrange se trame ici.


Mais la grande qualité de Duke Nukem: Time to Kill, c'est que même s'il emprunte beaucoup à Tomb Raider, je ne me suis jamais senti ailleurs que dans Duke Nukem en jouant. Le jeu induit une bonne dose de testostérone à son gameplay et tout ce qui faisait la force de Duke Nukem 3D est présent ici; les one-liners, les références à la culture pop, les pitounes, la violence et le gore, les armes cools, les ennemis, le jet pack, les bonus, et même le coup de botte. Mais encore plus important, le sympathique Jon St John est de retour pour doubler Duke. Techniquement parlant, c'est une transition quasi parfaite d'un FPS à un jeu à la troisième personne, du moins, pour l'époque. Bon d'accord, l'accent sur l'exploration est un peu plus important qu'à l'habitude, et Duke a quelques mouvements un peu trop gracieux pour lui (comme le back flip), et il est un peu rigide à manier, mais l'essence d'un Duke Nukem est gardée intacte.

 

C'est à l'aide de cette machine, alimentée par trois cristaux, que les extraterrestres et Duke peuvent se téléporter à travers le temps.


L'histoire est vraiment simple et "cheesy" mais ouvre la porte à des tableaux intéressants. Des extraterrestres appelés les Draks (les lézards) débarquent sur terre afin d'altérer son histoire à travers le temps. Ce qui donne l'occasion à Duke de se téléporter dans différentes époques afin de remettre les pendules à l'heure et leur botter le cul (tout en rencontrant quelques jolies demoiselles sur le chemin). Le jeu débute au temps présent dans les rues de Los Angeles pour se transporter au Far West, à l'époque médiévale, et même à l'époque gréco-romaine. Pour chaque époque, Duke revêtira un costume de circonstance tout en restant fidèle à son style vestimentaire quelque peu macho. Duke en shérif, en écossait, en romain? Wow, super!

 

Duke, l'homme qui tire plus vite que son ombre... Il faut dire que dans le temps, l'ombre n'était qu'un rond au sol.


Le jeu possède une bonne variété de tableaux et le level design est majoritairement solide. Quelques-uns de mes préférés sont Duke Hill, Miner '69er, Resistance is Feudal, Family Jewels, Hog Heaven, et la finale sanglante dans Blood Baths. La balance entre action et exploration est juste bien dosée et les tableaux sont juste de la bonne grandeur pour permettre de l'exploration sans être constamment perdu. Il y a aussi un bon nombre de secrets dans chaque tableau (par contre, pas de bonus pour avoir ramassé tous les secrets dans le jeu). Graphiquement, même si ce n'est pas la grosse production à tout casser, le jeu a son charme et est rempli de petits détails visuels souvent humoristiques, et plusieurs objets des décors sont cassables, ce qui créer parfois de bonnes séquences d'action explosives.

 

Voici une chose que Lara n'avait pas, un Jet Pack. Un outil important à ne pas gaspiller pour rien.


Un des secrets intéressants, c'est une sorte de chronomètre qui mène vers une pièce de défi. Dans cette pièce, votre but est d'éliminer tous les ennemis dans un temps alloué. Certains de ces défis sont assez faciles, mais d'autres peuvent s'avérer plus difficiles. Mais la récompense en vaut le coup, car elle augmentera la force d'une de vos armes pour le reste de la partie, la rendant encore plus efficace. Sinon, le jeu vient avec un tas de codes de tricherie qui permettent de débloquer toutes les armes, avoir des munitions illimitées, être invincible, et plein d'autres. Comme quoi le but premier des développeurs c'était qu'on se fasse du fun avec le jeu, et ça, c'est mission accomplie.

 

Cette pièce secrète est la preuve que Duke n'est pas le seul à voyager dans le temps.


Côté difficulté, le jeu n'est pas tellement difficile, mais la première fois, il m'a fait rager un bon coup. Le problème, c'est que notre énergie baisse vraiment rapidement, et il est parfois difficile de repérer les ennemis dans les environnements 3D. On se retrouve souvent à se faire tirer dessus et le temps de trouver l'ennemi, on a perdu presque la moitié de notre énergie. Heureusement, il est souvent possible de se couvrir derrière les murs pour éliminer les ennemis facilement une fois qu'on les a repérés, et le jeu est généreux en objet pour se guérir.

 

Les séquences de platforming sont moyennes et "lousses" dans l'ensemble. Il est facile de mal calculer nos sauts et tomber où on ne veut pas, ou sauter sur un rebord dans le but de l'attraper, mais s'y cogner à la place. On est loin de la grâce et la précision de Tomb Raider, mais ça fait le travail et ça n'empêche pas d'apprécier le jeu. De plus, il n'y a pas beaucoup d'endroits qui requièrent d'être ultra précis, sinon, utiliser le Jet Pack peut nous éviter bien des problèmes. Aucun endroit n'est vraiment difficile ou laborieux avec un peu de pratique. De plus, on possède un bon nombre de continus et des sauvegardes à la fin de chaque tableau. Le jeu contient une dizaine de tableaux ainsi que quelques boss et prend entre 10 et 20 heures la première fois, et beaucoup moins par la suite.

 

À la fin de chaque époque, on y affronte un boss. C'est le moment de sortir les gros canons.


Par contre, là où Time to Kill perd réellement des points, c'est qu'il contient plusieurs bogues. Je peux pardonner les petits bogues graphiques qui sont parfois plus drôles que dérangeants, mais certains bogues sont plus importants, car ils feront en sorte que vous ne puissiez plus progresser à moins de recharger la partie. Comme par exemple, dans le Colisée vers la fin, un bogue fait parfois en sorte que la porte vers notre prochaine destination ne s'ouvre pas toujours, alors on est coincé là sans savoir quoi faire. J'ai perdu un bon vingt minutes à chercher quoi faire, jusqu'à ce que j'aille voir sur le Web pour apprendre que c'était un bogue. Sans oublier le grand nombre de minutes que j'ai perdu à tenter de trouver le 5e secret des tableaux "Family Jewels" et "Pig Factory" qui n'existent même pas... assez gênant comme problème.

 

Duke s'est tapé ton arrière-arrière-arrière-arrière-grand mère!


Il existe aussi un mode multijoueurs qui vous permet de compétitionner avec des amis dans des environnements similaires à ceux de la campagne solo, mais je n'ai pas eu la chance de tester beaucoup ce mode. Et pour terminer, une chose que j'apprécie, c'est que les options permettent d'arranger le jeu à notre goût en mettant plus ou moins de gore, changer les touches des contrôles, ou carrément ajuster sa vitesse pour le rendre un peu plus rapide ou un peu plus lent, quoi que la vitesse de base est parfaite pour commencer selon moi.

 

J'adore cet endroit... wow, juste wow! Ça ne s'appelle pas Blood Baths pour rien.


Duke Nukem: Time to Kill n'est peut-être pas le plus grand jeu du monde et il a un petit côté "cheapo", mais il peut s'avérer vraiment amusant une fois qu'on se familiarise avec lui. On finit par oublier ses petits problèmes et à l'apprécier pour ce qu'il est; un bon petit jeu d'action cheesy qui ne se prend pas trop au sérieux. C'est selon moi un des meilleurs jeux de Duke Nukem et il vaut le coup d'oeil autant pour son action que son level design, ou encore les remarques de Duke qui sont parfois à la limite du «politiquement correct». Définitivement un petit classique dans mon livre à moi et une bonne exclusivité pour la PS1.
 

Par: Bryan Lajoie (23 Novembre 2013)
Par: Bryan Lajoie
7.8
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